Décision (UE) 2019/63 de la Commission du 19 décembre 2018 concernant le document de référence sectoriel relatif aux meilleures pratiques de management environnemental, aux indicateurs de performance environnementale sectoriels et aux repères d’excellence pour le secteur de la fabrication des équipements électriques et électroniques au titre du règlement (CE) n°1221/2009 concernant la participation volontaire des organisations à un système communautaire de management environnemental et d’audit (EMAS)

Date de signature :19/12/2018 Statut du texte :En vigueur
Date de publication :18/01/2019 Emetteur :
Consolidée le : Source :JOUE L17 du 18 janvier 2019
Date d'entrée en vigueur :07/02/2019

Décision (UE) 2019/63 de la Commission du 19 décembre 2018 concernant le document de référence sectoriel relatif aux meilleures pratiques de management environnemental, aux indicateurs de performance environnementale sectoriels et aux repères d’excellence pour le secteur de la fabrication des équipements électriques et électroniques au titre du règlement (CE) n°1221/2009 concernant la participation volontaire des organisations à un système communautaire de management environnemental et d’audit (EMAS)

(Texte présentant de l’intérêt pour l’EEE)

LA COMMISSION EUROPÉENNE, considérant ce qui suit :

(1) En vertu du règlement (CE) n°221/2009, la Commission est tenue d’élaborer des documents de référence sectoriels pour certains secteurs économiques. Les documents doivent comprendre les meilleures pratiques de management environnemental, des indicateurs de performance environnementale et, le cas échéant, des repères d’excellence et des systèmes de classement permettant de déterminer les niveaux de performance environnementale. Les organisations enregistrées dans le système de management environnemental et d’audit établi par le règlement (CE) n°1221/2009, ou qui souhaitent s’y enregistrer, sont tenues de tenir compte des documents de référence sectoriels lorsqu’elles élaborent leur système de management environnemental et lorsqu’elles évaluent leurs performances environnementales dans leur déclaration environnementale, ou déclaration environnementale actualisée, préparée conformément à l’annexe IV dudit règlement.

(2) En vertu du règlement (CE) n°1221/2009, la Commission est tenue d’établir un plan de travail comportant la liste indicative des secteurs à considérer comme prioritaires pour l’adoption des documents sectoriels ou transsectoriels de référence. La communication de la Commission «Établissement du plan de travail comportant la liste indicative des secteurs pour l’adoption des documents sectoriels ou transsectoriels de référence, conformément au règlement (CE) n°1221/2009 du Parlement européen et du Conseil concernant la participation volontaire des organisations à un système communautaire de management environnemental et d’audit (EMAS)» (2) a déterminé que le secteur de la fabrication des équipements électriques et électroniques était un secteur prioritaire.

(3) Le document de référence sectoriel pour le secteur de la fabrication des équipements électriques et électroniques devrait se concentrer sur les meilleures pratiques, les indicateurs et les repères pour les fabricants d’équipements électriques et électroniques. Il devrait déterminer, grâce aux meilleures pratiques de management environnemental pour le secteur, des mesures concrètes pour améliorer le management environnemental global des entreprises du secteur dans trois domaines principaux: processus de fabrication, gestion de la chaîne d’approvisionnement et actions favorisant une économie plus circulaire.

(4) Afin de laisser aux organisations, aux vérificateurs environnementaux et aux autres intervenants suffisamment de temps pour se préparer à l’introduction du document de référence sectoriel pour le secteur de la fabrication des équipements électriques et électroniques, il y a lieu de reporter la date d’application de la présente décision d’une période de 120 jours à dater de sa publication au Journal officiel de l’Union européenne.

(5) Lors de l’élaboration du document de référence sectoriel annexé à la présente décision, la Commission a consulté les États membres et les autres parties prenantes conformément au règlement (CE) n°1221/2009.

(6) Les mesures prévues par la présente décision sont conformes à l’avis du comité institué par l’article 49 du règlement (CE) n°1221/2009,

(1) JO L 342 du 22.12.2009, p. 1.
(2) JO C 358 du 8.12.2011, p. 2.


A ADOPTÉ LA PRÉSENTE DÉCISION :

Article premier

Le document de référence sectoriel relatif aux meilleures pratiques de management environnemental, aux indicateurs de performance environnementale spécifiques et aux repères d’excellence pour le secteur de la fabrication des équipements électriques et électroniques aux fins du règlement (CE) n°1221/2009 figure à l’annexe de la présente décision. Article 2

La présente décision entre en vigueur le vingtième jour suivant celui de sa publication au Journal officiel de l’Union européenne.

Elle s’applique à partir du 19 mai 2019.


Fait à Bruxelles, le 19 décembre 2018.

Par la Commission
Le président
Jean-Claude JUNCKER



ANNEXE

1. INTRODUCTION

Le présent document de référence sectoriel (DRS) s’appuie sur un rapport scientifique et stratégique détaillé (1) [«Best Practice Report» (rapport sur les meilleures pratiques)] établi par le Centre commun de recherche (JRC) de la Commission européenne.

Cadre juridique applicable

Le système communautaire de management environnemental et d’audit (EMAS), qui prévoit la participation volontaire des organisations, a été mis en place en 1993 par le règlement (CEE) n°1836/93 du Conseil (2). Par la suite, l’EMAS a fait l’objet de deux révisions majeures :

Un élément nouveau important de la dernière révision, qui est entrée en vigueur le 11 janvier 2010, est l’article 46 relatif à l’élaboration des DRS. Les DRS doivent comprendre les meilleures pratiques de management environnemental (MPME), les indicateurs de performance environnementale propres aux secteurs et, le cas échéant, des repères d’excellence et des systèmes de classement permettant de déterminer les niveaux de performance.

Interprétation et utilisation du présent document

Le système de management environnemental et d’audit (EMAS) est un système auquel peuvent participer volontairement les organisations qui s’engagent en faveur d’une amélioration constante dans le domaine de l’environnement. Dans ce cadre, le présent DRS contient des orientations spécifiques à l’intention du secteur de la fabrication d’équipements électriques et électroniques et met en évidence un certain nombre de possibilités d’amélioration et de meilleures pratiques.

Le document a été rédigé par la Commission européenne à partir des contributions des parties prenantes. Les meilleures pratiques de management environnemental, les indicateurs de performance environnementale propres au secteur et les repères d’excellence décrits dans le présent document ont été examinés puis approuvés par un groupe de travail technique, composé d’experts et de parties prenantes du secteur, sous la houlette du JRC; les repères d’excellence, en particulier, ont été jugés représentatifs des niveaux de performance environnementale atteints par les organisations les plus performantes du secteur.

Le DRS est destiné à aider l’ensemble des organisations qui souhaitent améliorer leurs performances environnementales en leur donnant des idées et en leur servant de source d’inspiration, ainsi qu’en leur fournissant des recommandations pratiques et techniques.

Le DRS s’adresse en premier lieu aux organisations qui sont déjà enregistrées dans le cadre de l’EMAS, puis aux organisations qui envisagent l’enregistrement EMAS et, enfin, à l’ensemble des organisations qui souhaitent en savoir davantage sur les meilleures pratiques de management environnemental afin d’améliorer leurs performances environnementales. L’objectif du présent document est donc d’aider l’ensemble des organisations du secteur de la fabrication d’équipements électriques et électroniques à se concentrer sur les aspects environnementaux importants, tant directs qu’indirects, et à trouver des informations sur les meilleures pratiques de management environnemental, sur les indicateurs de performance environnementale spécifiques appropriés pour mesurer leurs performances environnementales et sur les repères d’excellence.

Comment les organisations enregistrées EMAS doivent-elles prendre en compte les DRS?

Conformément au règlement (CE) n°1221/2009, les organisations enregistrées EMAS doivent prendre en compte les DRS à deux niveaux :

1) lors de l’élaboration et de la mise en œuvre de leur système de management environnemental, à la lumière des analyses environnementales [article 4, paragraphe 1, point b)].

(1) Le rapport scientifique et stratégique est accessible sur le site web du JRC à l’adresse suivante: http://susproc.jrc.ec.europa.eu/ activities/emas/documents/BEMP_EEE_Manufacturing.pdf. Les conclusions sur les meilleures pratiques de management environnemental et leur applicabilité, ainsi que les indicateurs de performance environnementale spécifiques définis et les repères d’excellence contenus dans le présent document de référence sectoriel s’appuient sur les conclusions exposées dans le rapport scientifique et stratégique. Celui-ci contient toutes les informations générales et tous les détails techniques.
(2) Règlement (CEE) n°1836/93 du Conseil du 29 juin 1993 permettant la participation volontaire des entreprises du secteur industriel à un système communautaire de management environnemental et d’audit (JO L 168 du 10.7.1993, p. 1).
(3) Règlement (CE) n°761/2001 du Parlement européen et du Conseil du 19 mars 2001 permettant la participation volontaire des organisations à un système communautaire de management environnemental et d’audit (EMAS) (JO L 114 du 24.4.2001, p. 1).


Les organisations doivent utiliser les éléments pertinents du DRS lorsqu’elles fixent ou révisent leurs objectifs environnementaux généraux ou spécifiques en fonction des aspects environnementaux pertinents mis en évidence dans l’analyse environnementale et la politique environnementale, ainsi que lorsqu’elles décident des actions à mettre en œuvre pour améliorer leurs performances environnementales;

2) lors de l’élaboration de la déclaration environnementale [article 4, paragraphe 1, point d), et article 4, paragraphe 4] :

a) les organisations doivent tenir compte des indicateurs de performance environnementale sectoriels pertinents figurant dans le DRS lorsqu’elles choisissent les indicateurs (4) à utiliser pour la communication d’informations concernant leurs performances environnementales.

Lors du choix de la série d’indicateurs à utiliser pour la communication d’informations, l’organisation doit tenir compte des indicateurs proposés dans le DRS correspondant et prendre en considération leur pertinence au regard des aspects environnementaux significatifs qu’elle a répertoriés dans son analyse environnementale. Ces indicateurs ne doivent être pris en compte que lorsqu’ils sont pertinents pour les aspects environnementaux qui sont considérés comme étant les plus significatifs dans l’analyse environnementale;

b) lorsqu’elles communiquent des informations sur leurs performances environnementales et sur d’autres facteurs connexes, les organisations doivent indiquer dans leur déclaration environnementale la manière dont les meilleures pratiques de management environnemental et, le cas échéant, les repères d’excellence ont été pris en considération.

Elles doivent décrire la façon dont les meilleures pratiques de management environnemental et les repères d’excellence (qui donnent une indication du niveau de performance environnementale atteint par les organisations les plus performantes) ont été utilisés pour déterminer les mesures et actions requises, et éventuellement pour définir les priorités, en vue de (continuer à) améliorer leurs performances environnementales. Toutefois, l’application des meilleures pratiques de management environnemental ou le respect des repères d’excellence définis ne sont pas obligatoires, étant donné qu’il appartient aux organisations elles-mêmes, compte tenu du caractère volontaire de l’EMAS, d’apprécier la faisabilité des repères et de la mise en œuvre des meilleures pratiques sur le plan des coûts et des avantages.

De même que pour les indicateurs de performance environnementale, la pertinence et l’applicabilité des meilleures pratiques de management environnemental et des repères d’excellence doivent être évaluées par l’organisation au regard des aspects environnementaux significatifs qu’elle a recensés dans son analyse environnementale, ainsi que des aspects techniques et financiers.

Les éléments des DRS (indicateurs, MPME ou repères d’excellence) qui ne sont pas jugés pertinents au regard des aspects environnementaux significatifs recensés par l’organisation dans son analyse environnementale ne doivent pas être décrits ni mentionnés dans la déclaration environnementale.

La participation à l’EMAS est un processus continu: chaque fois qu’une organisation prévoit d’améliorer ses performances environnementales (et qu’elle analyse ces performances), elle doit consulter le DRS sur certains sujets spécifiques afin de s’en inspirer pour déterminer les prochaines questions à aborder dans le cadre d’une approche par étapes.

Les vérificateurs environnementaux EMAS doivent vérifier si, et comment, lors de la préparation de sa déclaration environnementale, l’organisation a pris en considération le DRS [article 18, paragraphe 5, point d), du règlement (CE) n°1221/2009].

Lors de la réalisation d’un audit, les vérificateurs environnementaux accrédités auront besoin que l’organisation leur démontre comment elle a sélectionné les éléments pertinents du DRS à la lumière de l’analyse environnementale et comment elle les a pris en compte. Les vérificateurs ne sont pas tenus de vérifier le respect des repères d’excellence décrits, mais ils doivent vérifier les éléments qui démontrent comment l’organisation s’est servie du DRS comme d’un guide pour définir des indicateurs et les mesures volontaires appropriées qu’elle pourrait mettre en œuvre pour améliorer ses performances environnementales.

(4) Conformément à l’annexe IV [partie B, point e)] du règlement EMAS, la déclaration environnementale doit contenir «une synthèse des données disponibles sur les performances de l’organisation par rapport à ses objectifs environnementaux généraux et spécifiques au regard des incidences environnementales significatives. Les informations doivent porter sur les indicateurs de base et sur les autres indicateurs de performance environnementale pertinents existants énumérés à la partie C».
Aux termes de l’annexe IV, partie C, «[c]haque organisation doit également rendre compte chaque année de ses performances en ce qui concerne les aspects environnementaux plus spécifiques répertoriés dans sa déclaration environnementale et, le cas échéant, tenir compte des documents de référence sectoriels visés à l’article 46».


Étant donné le caractère volontaire de l’EMAS et du DRS, les organisations ne devraient pas être sollicitées de manière disproportionnée pour produire de tels éléments de preuve. En particulier, les vérificateurs ne doivent pas exiger de justification individuelle pour chacune des meilleures pratiques et chacun des indicateurs de performance environnementale sectoriels et des repères d’excellence qui sont mentionnés dans le DRS mais que l’organisation ne considère pas pertinents compte tenu de son analyse environnementale. En revanche, ils peuvent suggérer d’autres éléments à prendre en considération à l’avenir par l’organisation, comme une preuve supplémentaire de son engagement en faveur d’une amélioration continue de ses performances.

Structure du document de référence sectoriel

Le présent document se compose de quatre chapitres. Le chapitre 1 présente le cadre juridique de l’EMAS et décrit la manière d’utiliser le document, tandis que le chapitre 2 définit le champ d’application du présent DRS. Le chapitre 3 décrit brièvement les différentes meilleures pratiques de management environnemental (MPME) (5) et fournit des informations sur leur applicabilité. Lorsqu’il est possible de définir des indicateurs de performance environnementale et des repères d’excellence propres à une MPME donnée, ceux-ci sont également mentionnés. Toutefois, la définition de repères d’excellence n’a pas été possible pour toutes les MPME, soit en raison de la disponibilité limitée des données, soit parce que les conditions spécifiques de chaque entreprise et/ou usine (type d’équipements électriques et électroniques fabriqués, allant des gros appareils ménagers aux petits équipements et équipements microélectroniques, y compris les transactions interentreprises et entre entreprises et consommateurs, diversité des processus de fabrication exécutés dans chaque installation de fabrication, etc.) varient dans une telle mesure qu’un repère d’excellence ne serait pas significatif. Même lorsque des repères d’excellence sont indiqués, il ne s’agit pas d’objectifs à atteindre pour toutes les entreprises ou de paramètres pour comparer les performances environnementales entre les entreprises du secteur, mais plutôt d’une mesure de ce qui est possible pour aider les différentes entreprises à évaluer les progrès qu’elles ont accomplis et les motiver pour s’améliorer davantage. Enfin, le chapitre 4 présente un tableau complet dans lequel figurent les indicateurs de performance environnementale les plus pertinents, les explications associées et les repères d’excellence correspondants.

2. CHAMP D’APPLICATION

Le présent document de référence traite des performances environnementales du secteur de la fabrication d’équipements électriques et électroniques (EEE). Le groupe cible du présent document est celui des entreprises appartenant au secteur de fabrication des EEE, c’est-à-dire relevant des divisions NACE suivantes [conformément à la nomenclature statistique des activités économiques établie par le règlement (CE) n°1893/2006 du Parlement européen et du Conseil (6)]:

Le présent document de référence couvre des actions que les fabricants d’EEE peuvent mettre en œuvre pour obtenir des améliorations dans les performances environnementales sur l’ensemble de la chaîne de valeur des EEE, telles que présentées dans le graphique figure 1. Dans le graphique, les flèches montrent les principaux flux de matières entre les différents acteurs de la chaîne de valeur, tandis que les termes «direct» et «indirect» sont utilisés pour distinguer les activités dans lesquelles un fabricant a le contrôle total («aspects environnementaux directs») de celles résultant de l’interaction avec des tiers mais qui peuvent être influencées à un degré raisonnable par le fabricant d’EEE («aspects environnementaux indirects»).

(5) Le rapport sur les meilleures pratiques («Best Practice Report») publié par le JRC, consultable en ligne à l’adresse suivante, donne une description détaillée de chacune des meilleures pratiques, accompagnée de recommandations concernant leur mise en œuvre: http://susproc.jrc.ec.europa.eu/activities/emas/documents/BEMP_EEE_Manufacturing.pdf. Les organisations sont invitées à le consulter si elles souhaitent en savoir plus sur certaines des meilleures pratiques décrites dans le présent DRS.
(6) Règlement (CE) n°1893/2006 du Parlement européen et du Conseil du 20 décembre 2006 établissant la nomenclature statistique des activités économiques NACE Rév. 2 et modifiant le règlement (CEE) n°3037/90 du Conseil ainsi que certains règlements (CE) relatifs à des domaines statistiques spécifiques (JO L 393 du 30.12.2006, p. 1).


Aperçu des principaux flux de matières de la chaîne de valeur de fabrication des équipements électriques et électroniques (EEE)






 

3. MEILLEURES PRATIQUES DE MANAGEMENT ENVIRONNEMENTAL, INDICATEURS DE PERFORMANCE ENVIRONNEMENTALE ET REPÈRES D’EXCELLENCE POUR LE SECTEUR DE LA FABRICATION D’ÉQUIPEMENTS ÉLECTRIQUES ET ÉLECTRONIQUES

3.1. MPME pour le processus de fabrication

La présente section est pertinente pour les fabricants d’EEE.

3.1.1. Technologie de salle blanche économe en énergie

MPME pour réduire au minimum la consommation d’énergie des salles blanches. Cet objectif peut être atteint en mettant en œuvre les mesures suivantes :


(7) La vitesse frontale est la vitesse à laquelle l’air passe sur les filtres ou les serpentins de chauffage/refroidissement dans une unité de traitement d’air.



Applicabilité 

La MPME est généralement applicable à tous les fabricants d’EEE qui exploitent des salles blanches.

Pour les salles blanches récemment construites, le TRA peut être inférieur à la plage des TRA recommandée conformément à la classification de la salle, mais des efforts sont nécessaires pour garantir et ajuster les exigences de qualité de la salle blanche. Pour les salles blanches existantes, un contrôle basé sur le nombre de particules et un suivi continu peuvent être appliqués pour réduire les valeurs de TRA.



3.1.2. Technologie de refroidissement économe en énergie

La MPME consiste à réduire le besoin de refroidissement et à améliorer l’efficacité énergétique des systèmes frigorifiques utilisés dans les processus et les ateliers de production. Cet objectif peut être atteint en appliquant les mesures suivantes :

Applicabilité

Des mesures pour améliorer l’efficacité énergétique du refroidissement sont généralement applicables aux entreprises de fabrication d’EEE.

Pour pouvoir mettre en œuvre un système de refroidissement gratuit, le niveau de température du flux de retour du système de refroidissement doit être supérieur à la température extérieure et il faut disposer de suffisamment d’espace dans la zone extérieure du site de production.

On peut recourir au refroidissement par absorption lorsqu’une source de chaleur résiduelle ou de chaleur renouvelable est constamment disponible sur le site de production ou dans ses alentours.

La faisabilité économique des mesures proposées dépend substantiellement de l’existence d’une charge calorifique à longueur d’année.



3.1.3. Soudage économe en énergie

La MPME consiste à améliorer l’efficacité énergétique des opérations de soudage par refusion.

Pour l’équipement de soudage existant, la MPME consiste à faire ce qui suit :

Pour le nouvel équipement de soudage, la MPME consiste à faire ce qui suit : Pour les deux systèmes (équipement de soudage nouveau ou existant), la MPME consiste à :


Applicabilité 

Cette MPME est applicable aux fabricants d’EEE nécessitant des opérations de soudage par refusion, et elle particulièrement pertinente pour la production de cartes de circuits imprimés.

Les mesures pour un nouvel équipement de soudage sont applicables lorsque la décision d’installer une nouvelle ligne de soudage par refusion est prise. Le retour sur investissement dépend considérablement d’une augmentation du rendement, de la performance et des exigences de maintenance plutôt que des économies d’énergie.



3.1.4. Recyclage sur site du cuivre dans les produits chimiques de traitement

La MPME consiste à récupérer le cuivre provenant des agents du processus de gravure utilisés dans la fabrication des cartes de circuits imprimés par électrolyse. Cela permet de récupérer du cuivre de haute qualité, de réduire la quantité d’agent de gravure utilisée et de réutiliser l’eau.

Applicabilité

La MPME est applicable aux installations de production de cartes de circuits imprimés. Toutefois, la faisabilité économique dépend largement des niveaux de production, et donc de la quantité de cuivre de haute qualité pouvant être récupérée (par exemple plus de 60 tonnes de cuivre par an). Une autre limite est l’espace nécessaire pour le système de recyclage sur site, qui varie entre 50 m2 et 80 m2 en fonction de la disposition de l’installation et du volume des réservoirs tampons. Toutefois, cela ne doit pas nécessairement se faire juste à côté du processus de gravure.


3.1.5. Systèmes de rinçage en cascade

La MPME consiste à réduire au minimum la consommation d’eau dans les entreprises de fabrication de cartes de circuits imprimés d’EEE en installant des systèmes de rinçage en cascade multiples à au moins quatre étages.
En outre, la MPME optimise la consommation d’eau, par exemple par le placement de la prise d’eau dans les bains de rinçage conformément aux exigences de qualité spécifiques au processus et en réutilisant l’eau du bain de rinçage pour différentes étapes du processus.


Applicabilité

La MPME est généralement applicable aux entreprises de fabrication de cartes de circuits imprimés. Les mesures d’optimisation et l’installation de multiples systèmes de rinçage en cascade comptant au moins quatre étages sont applicables tant dans les installations existantes que dans les nouvelles. Dans le cas des systèmes de rinçage en cascade à au moins quatre étages, l’espace disponible peut être limitatif.

Les systèmes de rinçage à cinq étages, plus spécifiquement, sont surtout applicables pour des systèmes avec un débit élevé de la machine ou des électrolytes fortement concentrés et il convient de prendre en considération les facteurs de limitation supplémentaires suivants:



3.1.6. Réduction au minimum des émissions de composés perfluorés

La MPME doit réduire au minimum les émissions de composés perfluorés (PFC) dans les installations de fabrication de semi- conducteurs au moyen des mesures suivantes: Applicabilité

La MPME est généralement applicable aux installations de fabrication de semi-conducteurs utilisant des gaz PFC. Cependant, une analyse au cas par cas est nécessaire pour déterminer les mesures spécifiques à mettre en œuvre dans une installation.

L’optimisation du processus est généralement applicable et peut être une mesure efficace tant dans les installations existantes que dans les chambres de dépôt CVD récemment construites. Il s’agit de la seule mesure qui permet également de réduire les coûts, étant donné qu’elle permet une consommation de gaz plus faible et un meilleur débit.

Le remplacement des gaz PFC est souvent techniquement irréalisable, en particulier pour la gravure au plasma.

La technologie de nettoyage par plasma à distance utilisant du NF3 est généralement applicable aux installations de fabrication. Toutefois, sa mise en œuvre peut exiger de remplacer l’équipement de traitement. Elle peut donc plus facilement être réalisée lorsqu’une nouvelle installation de production est en cours de construction ou lorsque l’équipement de traitement obsolète doit être renouvelé.

En ce qui concerne les techniques de réduction au point d’utilisation, les systèmes de brûleur-épurateur sont plus communs que la réduction au point d’utilisation par plasma. Les restrictions à l’applicabilité des systèmes d’épurateur sont l’espace, l’infrastructure existante et les coûts. En ce qui concerne les dispositifs de réduction par plasma, une des principales limites est leur faible capacité de traitement des flux.



3.1.7. Utilisation rationnelle et efficace de l’air comprimé

La MPME vise à permettre aux fabricants d’équipements électriques et électroniques de réduire la consommation d’énergie associée à l’utilisation d’air comprimé dans les processus de fabrication à l’aide des mesures suivantes: Applicabilité

Les mesures décrites dans cette MPME sont généralement applicables à toutes les entreprises d’EEE qui utilisent de l’air comprimé.

En ce qui concerne la récupération de chaleur, une demande continue de chaleur de traitement est nécessaire afin de réaliser les économies d’énergie et les réductions de coûts correspondantes.



3.1.8. Protection et amélioration de la biodiversité

La MPME consiste à concevoir, mettre en œuvre et réexaminer périodiquement un plan d’action pour protéger et améliorer la biodiversité dans les installations de production et les zones avoisinantes. Voici des exemples d’actions pouvant être incluses dans le plan d’action:
Applicabilité

La MPME est généralement applicable à tous les fabricants d’équipements électriques et électroniques.



3.1.9. Utilisation des énergies renouvelables

La MPME vise à ce que les entreprises de fabrication d’équipements électriques et électroniques utilisent l’énergie renouvelable pour leurs processus grâce aux mesures suivantes: Applicabilité

Cette MPME est généralement applicable à toutes les entreprises du secteur.

La consommation d’énergie renouvelable (autoproduite ou achetée) est possible dans tous les cas.

L’intégration de la chaleur provenant de sources renouvelables dans les processus de fabrication d’EEE est, en revanche, plus difficile en raison de leur complexité, de la nécessité de températures élevées et, dans certains cas, de l’incompatibilité entre la demande de chaleur et le caractère saisonnier de l’offre de chaleur renouvelable.



3.1.10. Gestion optimisée des déchets au sein des installations de fabrication

La MPME vise à ce que les fabricants d’équipements électriques et électroniques élaborent et mettent en œuvre une stratégie de gestion des déchets qui donne à d’autres options de traitement la priorité sur l’élimination pour tous les déchets produits dans les installations de fabrication, et qui suive la hiérarchie des déchets (8). Cette stratégie doit couvrir les fractions de déchets tant non dangereux que dangereux, fixer des objectifs ambitieux pour une amélioration et en assurer le contrôle, et aussi examiner les possibilités de mettre en œuvre l’approche de symbiose industrielle.

(8) La directive 2008/98/CE du Parlement européen et du Conseil du 19 novembre 2008 relative aux déchets et abrogeant certaines directives (JOJ L 312 du 22.11.2008, p. 3), appelée directive-cadre relative aux déchets, indique un ordre de préférence pour l’action visant à réduire et gérer les déchets. C’est ce que l’on appelle la hiérarchie des déchets. Elle attribue la plus haute priorité à la prévention des déchets, qui est suivie par la réutilisation des déchets, viennent ensuite le recyclage puis la récupération (énergétique) des fractions de déchets pour lesquels la prévention, la réutilisation ou le recyclage ne sont pas possibles. Enfin, l’élimination des déchets ne doit être prise en considération que lorsqu'aucune des voies précédentes n’est possible.

Applicabilité

Cette MPME est généralement applicable à toutes les entreprises de fabrication d’EEE.

Un facteur de limitation à une mise en œuvre efficace de la symbiose industrielle est le besoin de communication et de coordination entre les différentes entreprises, c’est-à-dire le manque de connaissance et de perception des activités des autres entreprises et donc de voies d’exploitation potentielles des déchets et des sous-produits.


 

3.2. MPME pour la gestion de la chaîne d’approvisionnement

La présente section est pertinente pour les fabricants d’EEE et traite des pratiques liées à leur chaîne d’approvisionnement.

3.2.1. Outils d’évaluation pour le remplacement rentable et respectueux de l’environnement des substances dangereuses

La MPME consiste à utiliser des outils de référence pour recenser et évaluer les substances dangereuses dans les matériaux achetés afin de les remplacer. Pour le suivi des substances, les fabricants utiliseront les données d’entrée provenant des fournisseurs, dans l’idéal communiquées en tant que déclarations complètes sur les matières utilisées ou en tant que déclarations de conformité. L’évaluation se concentre alors sur trois étapes clés:

Applicabilité

La MPME est, en principe, applicable à toutes les entreprises du secteur. Toutefois, les PME pourraient ne pas avoir un poids suffisant pour exiger des déclarations complètes sur les matières utilisées de la part de nombreux fournisseurs, auquel cas elles peuvent demander au fournisseur des déclarations de conformité complétées par des essais de laboratoire.

(9)  Certaines d’entre elles peuvent néanmoins être utilisées en vertu des exemptions au titre de la directive LdSD.



3.2.2. Divulgation et fixation d’objectifs pour les émissions de gaz à effet de serre dans la chaîne d’approvisionnement

La MPME consiste à évaluer, conformément aux normes reconnues, et à divulguer régulièrement toutes les émissions de gaz à effet de serre directes et indirectes les plus pertinentes [toutes les émissions de catégorie 1 et de catégorie 2 ainsi que de catégorie 3 les plus pertinentes (10)]. Sur la base de l’évaluation, la MPME consiste à fixer des objectifs pour la réduction de ces émissions de gaz à effet de serre directes et indirectes ainsi qu’à démontrer et publier régulièrement les réductions effectives des émissions de gaz à effet de serre absolues et/ou relatives.

Applicabilité

Cette MPME est applicable à toutes les entreprises du secteur. Toutefois, il existe certaines limites au calcul des émissions de catégorie 3, en raison de la complexité des chaînes de valeur des EEE.



(10) Conformément au protocole sur les gaz à effet de serre, les émissions de catégorie 1 sont toutes les émissions de gaz à effet de serre directes d’une entreprise, c’est-à-dire les émissions de gaz à effet de serre dégagées par des installations ou des véhicules détenus ou contrôlés. Les émissions de catégorie 2 sont des émissions de gaz à effet de serre indirectes, provenant de la consommation d’électricité, de chaleur, de froid ou de vapeur achetés, c’est-à-dire des émissions qui ont été libérées ailleurs pour produire de l’énergie consommée dans les limites de l’entreprise. La catégorie 3 désigne toutes les autres émissions indirectes provenant des flux de produits (marchandises ou services) ou de matériaux qui entrent ou sortent des limites de l’entreprise.

3.2.3. Application de l’évaluation du cycle de vie

La MPME consiste à utiliser les évaluations du cycle de vie (ECV) comme instrument d’aide à la décision dans le cadre suivant: la planification stratégique (niveau macro), la conception et la planification des produits, les installations, et les processus (niveau micro) et le suivi de la performance environnementale de l’entreprise (comptabilité). La conduite d’une ECV sur des gammes de produits pour soutenir les améliorations environnementales constitue le domaine d’application le plus pertinent dans l’industrie et permet de fixer des objectifs d’amélioration fondés sur l’ECV pour des gammes de produits.

Applicabilité

Cette MPME est généralement applicable à toutes les entreprises de fabrication d’équipements électriques et électroniques, en particulier aux grandes entreprises.
Les ressources internes et la complexité de l’ECV constituent des facteurs de limitation potentiels pour la conduite d’une ECV pour les petites et moyennes entreprises. Toutefois, des outils ECV simplifiés et des bases de données prêtes à l’emploi permettent d’atténuer ces difficultés.



3.2.4. Protection et amélioration de la biodiversité le long de la chaîne d’approvisionnement des équipements électriques et électroniques

La MPME consiste à élaborer et mettre en œuvre un programme pour gérer les incidences sur la biodiversité liées aux produits de la chaîne d’approvisionnement et aux activités de la chaîne d’approvisionnement.
Sur la base d’une cartographie des matières et des produits issus de la chaîne d’approvisionnement et de leurs incidences pertinentes sur la biodiversité, des lignes directrices et des exigences en matière d’approvisionnement peuvent être formulées, ciblant des modifications en ce qui concerne les produits et les composants présentant un risque plus élevé d’incidence sur la biodiversité.

Applicabilité

Cette MPME est applicable à toutes les entreprises de fabrication d’équipements électriques et électroniques.


 

3.3. MPME favorisant une économie plus circulaire

La présente section est pertinente pour les entreprises de fabrication d’équipements électriques et électroniques et traite des pratiques stratégiques et de gestion qui favorisent une économie plus circulaire.

3.3.1. Orientations stratégiques sur la conception de produits pour l’économie circulaire

La MPME consiste à ce que l’approche mise en place garantisse que l’ensemble des différents aspects environnementaux sont pris en considération, et plus spécifiquement qu’une évolution en faveur de l’économie circulaire est systématiquement intégrée dans le processus de conception des produits. Une telle approche est fondée sur les éléments suivants :

Cet objectif est mis en œuvre par l’une des approches suivantes ou par les deux : Applicabilité 

La MPME est applicable à toutes les entreprises de fabrication d’équipements électriques et électroniques.



3.3.2. Offre intégrée de produit-service

La MPME vise à ce que les fabricants d’EEE fournissent des offres intégrées de produit-service (IPSO) tant dans les relations entre entreprises que dans les relations entre les entreprises et les consommateurs et à ce qu’ils passent de la conception et de la vente de produits physiques à la fourniture d’un système produits-service qui donne lieu à une meilleure performance fonctionnelle et environnementale. Par exemple, les IPSO créent des incitations pour que les fabricants veillent à ce que leurs produits soient durables et offrent la possibilité de reprendre les produits afin de les redéployer ou de les remettre en état en vue d’une nouvelle utilisation.

Applicabilité 



3.3.3. Refabrication ou remise à neuf de haute qualité des produits utilisés

La MPME consiste à prévenir les déchets par la refabrication ou la remise en état des équipements électriques et électroniques usagés et à les remettre sur le marché pour une réutilisation. Les produits refabriqués ou remis en état atteignent au moins les mêmes niveaux de qualité que ceux qu’ils avaient lorsqu’ils ont été placés sur le marché pour la première fois et ils sont vendus avec la garantie appropriée.

Applicabilité

Cette pratique est particulièrement adéquate pour les équipements à intensité capitalistique moyenne ou forte.


 

3.3.4. Augmentation de la teneur en plastiques recyclés dans les équipements électriques et électroniques

La MPME consiste à accroître l’utilisation des plastiques recyclés dans la fabrication des équipements électriques et électroniques, le cas échéant conformément aux propriétés matérielles requises. Cet objectif peut être atteint par un recyclage en boucle fermée des déchets de production des plastiques, le recyclage en boucle fermée des plastiques après consommation provenant des propres produits de l’entreprise ainsi que l’achat de plastiques recyclés provenant de déchets plastiques après consommation (recyclage en boucle ouverte).

Applicabilité

Cette MPME convient pour de nombreux polymères qui sont utilisés dans la fabrication d’équipements électriques et électroniques. Les plastiques recyclés peuvent remplacer les plastiques vierges dans les cas où les spécifications relatives aux matières peuvent être respectées.



4. PRINCIPAUX INDICATEURS DE PERFORMANCE ENVIRONNEMENTALE PROPRES AU SECTEUR RECOMMANDES

Le tableau ci-dessous contient une sélection de grands indicateurs de performance environnementale utilisables pour le secteur de la fabrication des équipements électriques et électroniques, avec les repères associés et une référence aux MPME pertinentes. Ils constituent un sous-ensemble des indicateurs mentionnés au chapitre 3.