Circulaire du 5 mars 2020 : cadre pour la déclinaison territoriale des politiques de prévention de la délinquance et de prévention de la radicalisation pour les années 2020 à 2022

Date de signature :05/03/2020 Statut du texte :En vigueur
Date de publication :17/03/2020 Emetteur :Ministère de l'Intérieur
Consolidée le : Source :http://circulaire.legifrance.gouv.fr
Date d'entrée en vigueur :18/03/2020

Circulaire du 5 mars 2020 : cadre pour la déclinaison territoriale des politiques de prévention de la délinquance et de prévention de la radicalisation pour les années 2020 à 2022

Paris, le 5 mars 2020

Le préfet, secrétaire général

à

Monsieur le préfet de police de Paris

Madame et Messieurs les préfets de région

Mesdames et Messieurs les préfets de département

Monsieur le préfet de police des Bouches-du-Rhône

NOR : INTA2006736C

Objet : Cirqulaire cadre pour la déclinaison territoriale des politiques de prévention de la délinquance et de prévention de la radicalisation pour les années 2020 à 2022. 

P.J. : Deux annexes : les procédures et modalités de gestion du FIPD / la nomenclature d'exécution du FIPD

Résumé des nouveautés de la circulaire cadre :

Le cadre est triennal, etpourra être actualisé tous les ans.
Outre la prévention de la délinquance et celle de la radicalisation, la circulaire intègre la lutte contre l'islamisme et le repli communautaire. Les activités de la Miviludes désormais rattachée au SGCIPDR ne relèventpas de cette circulaire.
Pour la gestion budgétaire du FIPD, les préfets de région répartissent les dotations déconcentrées et deviennent responsables d'une UO régionale au sein de laquelle les préfets de département continuent d'exécuter les crédits comme centre de coût. Un nouveau programme (K) à gestion centrale est créé pour les subventions au titre de la sécurisation des sites sensibles.
Les interactions entre les politiques de prévention doivent être recherchées et des continuum d'actions en matière de prévention de la délinquance et de la radicalisation doivent être développés.
La démarche d'évaluation doit être systématique.



Le secrétariat général du comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation est chargé de concevoir, au plan national, les politiques de prévention de la délinquance et de prévention de la radicalisation. Il coordonne l'animation des réseaux des services déconcentrés de l'Etat, interministériel et européen, et des grands réseaux associatifs dans la déclinaison de ces deux politiques publiques au plan territorial.

Ces politiques s'appuient principalement sur deux cadres d'intervention : la stratégie nationale de prévention de la délinquance 2020-2024 et le plan national de prévention de la radicalisation  Prévenir pour protéger » du 23 février 2018. Le fonds interministériel de prévention de la délinquance (FIPD) en est l'outil de financement.

La présente circulaire cadre rappelle ainsi les priorités d'action définies dans le cadre de ces deux stratégies pour les années 2020-2022.

Vous vous efforcerez, chaque fois que cela est nécessaire, de rechercher les interactions entre ces politiques de prévention. En effet, même si ces deux politiques ont des cadres d' intervention différents au plan national, elles présentent des synergies communes et interdépendantes. Des continuum d' actions en matière de prévention de la délinquance et de la radicalisation doivent être développés dans les territoires et ainsi prévenir les ruptures des parcours.

Pour décliner ces priorités au plan local, vous vous appuierez utilement sur le fonds interministériel de prévention de la délinquance (FIPD) dont les modalités de gestion et de procédure sont déclinées dans la présente circulaire et en annexe 1 .

Compte tenu de l'évolution des politiques publiques, les priorités définies dans cette circulaire pourront faire l'objet d'ajustements durant cette période triennale.

La présence circulaire apporte des précisions sur les éléments suivants :

1- La stratégie nationale de prévention de la délinquance (2020-2024)

La nouvelle stratégie nationale de prévention de la délinquance vient consolider et développer les dynamiques impulsées dans la précédente stratégie non seulement dans le soutien aux acteurs impliqués au plan local mais aussi dans une définition plus précise des publics et territoires cibles. Elle vient également adapter les priorités et méthodes préventives aux évolutions démographiques, structurelles de la société française.

La stratégie de prévention de la délinquance s'articulc autour de quatre axes principaux :

l- Agir plus tôt et aller plus loin dans la prévention auprès des jeunes

Alors que la précédente stratégie de prévention de la délinquance 2013-2017 privilégiait un public âgé de 12 à 25 ans, l'action publique devra également se concentrer, en matière de prévention, sur le public âgé de moins 12 ans dans le cadre de cette nouvelle stratégie.

Vous veillerez ainsi à ce que les acteurs locaux mènent des actions adaptées à ce nouveau public et destinées notamment à prévenir de nouvelles formes de délinquance définies dans le cadre de ce document.

Deux types d'actions nouvelles sont à soutenir :

Les prises en charge individualisées et pluridisciplinaires des jeunes identifiés notamment ceux en risque de récidive devront être poursuivies et renforcées. Vous veillerez ainsi à privilégier les dispositifs de prise en charge permettant d'éviter les ruptures de suivi. Elles doivent être mises en œUVre dans le cadre des groupes thétnatiques des conseils locaux ou intercommunaux de sécurité et de prévention de la délinquance et des conseils pour les droits et devoirs des familles (CDDF) (Mesures n°2 à 13 de la SNPD). 

2- Aller vers les personnes vulnérables pour mieux les protéger

La stratégie a également pour objectif de s'engager dans une démarche du « aller vers » les personnes les plus vulnérables, les publics les plus fragiles et les plus isolés. Elle s'adresse notamment aux personnes âgées, aux personnes en situation de handicap, aux femmes victimes de violences, aux mineurs exposés et en danger, aux victimes de discrimination et s'inscrit dans une double approche : préventive, par l'information et pro-active par l'identification des personnes invisibles.
Elle a pour but de diversifier les modes d'intervention en adaptant les dispositifs aux territoires et aux problématiques et en développant les démarches de proximité.

La prise en charge globale des potentielles victimes doit être encouragée et renforcée notamment en direction des victimes de violences intrafamiliales.
Vous veillerez à ce que les actions menées sur votre territoire améliorent sensiblement cette prise en charge d'amont en aval en soutenant ou consolidant des actions individualisées en direction de ces publics. Vous développerez le partenariat avec les acteurs du secteur médico-social et médico-judiciaire susceptible d'améliorer cette prise en charge.

S'agissant des intervenants sociaux en commissariat et dans les unités de gendarmerie (ISCG), le dispositif de déploiement doit monter en puissance conformément à la demande du ministre de l'intérieur. Par conséquent, vous développerez de manière effective, sur votre département, le nombre de ces travailleurs sociaux en lien avec les collectivités territoriales — voir annexe l, p.3.

3- S'appuyer sur la population, nouvel acteur de la prévention de la délinquance

Dans le cadre de cette nouvelle stratégie, la population devient un nouvel acteur de la tranquillité publique notamment dans le cadre des démarches participatives.
Il s'agit dans le cadre de cet axe de soutenir toute initiative favorisant cette participation, de renforcer l'action de la médiation sociale notamment la nuit et de faciliter les actions de rapprochement entre les forces de sécurité intérieure, les services de secours, les polices municipales et la population notamment dans le cadre de la police de sécurité du quotidien.

Il s'agit, également, dans le cadre du schéma de tranquillité publique qui doit être généralisé sur l'ensemble du territoire, d'articuler l'utilisation de la vidéo protection avec la présence de la médiation sociale.

Des actions impliquant des représentants engagés de la société civile pourront être soutenues : acteurs du milieu sportif du monde de l'entreprise notamment.

La formation, pluri-professionnelle et  des acteurs et des élus doit être encouragée afin de développer une culture commune.

4- Créer une gouvernance rénovée et efficace

Depuis la loi du 5 mars 2007 relative à la prévention de la délinquance, le maire est le pilote de la prévention de la délinquance sur sa commune malgré l'évolution, ces dernières années, des structures de coopération des collectivités territoriales notamment en matière d'intercommunalité. En effet, certains EPCI ont vu leur compétence élargie dans certains domaines dont la prévention de la délinquance.

La stratégie prend en compte ces évolutions institutionnelles, encourage des articulations entre le niveau  et le niveau communal et insiste sur une gouvernance nouvelle avec une réaffirmation du pilotagé par le préfet de département, en lien très étroit avec les élus locaux.
Elle promet également une ingénierie nouvelle à travers la réaffirmation du rôle des coordonnateurs de CLSPD/CISPD et dotée de méthodes d'évaluation innovantes ainsi que d'un financement dédié.

Au niveau départemental, et dans un souci d'une meilleure coordination des crédits dédiés à ces politiques de prévention, vous veillerez à rénover la gouvernance par la mise en place d'un comité des financeurs (mesure 37 de la SNPD).
Afin de vous guider dans la mise en œuvre de cette nouvelle stratégie et de répondre aux besoins de chaque tenitoire, un document « Boite à outils » composé de 43 fiches actions complète cette stratégie. (www.cipdr.gouv.fr)

II- Le plan national de prévention de prévention de la radicalisation (PNPR)

Confortant la tryptique détection/évaluation/prise en charge dans le déploiement de la politique de prévention de la radicalisation, le plan insiste sur 3 axes prioritaires pour une prévention plus précoce, plus globale et plus effective, et articulée avec d'autres politiques publiques : prévention de la délinquance, lutte contre la pauvreté.

1- Redynamiser une approche individualisée des publics signalés pour radicalisation

Une des priorités de la politique de prévention de la radicalisation consiste à densifier la prise en charge individualisée des personnes radicalisées ou en voie de radicalisation et de leur famille. Ce suivi doit être pluridisciplinaire et prendre en compte les dimensions éducative, d'insertion et réinsertion sociale et professionnelle, de santé mentale.
Dans le cadre des Cellules de suivi pour la prévention de la radicalisation et de l'accompagnement des familles (CPRAF), il vous est demandé de poursuivre la densification de cette prise en charge en direction des publics cibles y compris pour les personnes sous-main de justice en milieu ouvert. Une prise en charge spécifique doit être également menée en direction des mineurs de retour de zones et des fins de suivi judiciaire. La nouvelle doctrine sur l'animation de ces CPRAF doit pouvoir aider à la réalisation de ces objectifs.

Ces accompagnements pourront être renforcées dans les domaines suivants : 

Des actions individuelles ou collectives pourront également être soutenues dans le domaine éducatif ou du soutien à la parentalité.

Vous veillerez particulièrement à ce que ces prises en charge soient coordonnées par un référent de parcours dont vous encouragerez la désignation afin d'assurer un suivi au long cours.

Vous pourrez vous appuyer sur les grands réseaux associatifs œuvrant dans le champ du travail social mais également aussi sur les communes qui peuvent y concourir à travers la mobilisation de leurs services dans le cadre des conseils locaux et intercommunaux de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD/CISPD) ainsi que sur le Guide commun des bonnes pratiques professionnelles référentes en direction des acteurs des CPRAF (avril 2019).

2- Renforcer une culture commune de la vigilance des acteurs impliqués dans la prévention de la radicalisation

Un des axes transversaux et majeurs du plan est la formation. En effet, la formation des acteurs est essentielle pour comprendre le phénomène, détecter des situations de radicalisation et connaître le circuit de signalement ainsi que l'organisation administrative de la réponse publique.

Il est donc impératif de favoriser au plan local, via le FIPD, des actions de formations sur la prévention de la radicalisation :

Vous veillerez ainsi à mettre en place au niveau départemental, un plan de formation annuel. Vous rendrez ainsi compte au SG-CIPDR à la fin de chaque année des actions de sensibilisation et de formation réalisées dans votre département.

Vous pouvez utiliser pour cela le marché national du SG-CIPDR à votre disposition notamment sur les modules « concepts clés de l'Islam », et « prise en charge des personnes suivies dans le cadre des CPRAF », et « prévention de la radicalisation dans le sport ».

Vous déploierez également sur votre territoire, avec l'appui du Kit de formation pédagogique diffusé en octobre 2019, des actions de formation et de sensibilisation à destination des entreprises,

3- Offrir un discours alternatif aux discours extrémistes

Le plan national encourage des initiatives en matière de contre-discours républicain émanant de la société civile portées par différents intervenants (intellectuels, sportifs, et militants internautes) auprès de publics divers notamment les jeunes et les femmes. 

Différentes actions sont mises en place pour délégitimer les discours extrémistes, offrir une alternative positive sur les réseaux sociaux notamment, mais aussi sur les écrans de télévision (films, documentaires) et à travers le spectacle vivant.

Il s'agit avant tout d'encourager l'émergence d'initiatives par des acteurs crédibles et sérieux, et de les mettre en relation à travers un réseau de bonnes volontés.

Ainsi, les actions visant à affirmer ou réaffirmer les principes et valeurs de la République, à promouvoir les valeurs citoyennes et la lutte contre le conspirationnisme sont à valoriser et soutenir.
Des dispositifs soutenus au niveau national (documentaires, fictions, pièces de théâtre, ateliers de sensibilisation) ont vocation à être déployés au niveau local à destination des publics identifiés comme vulnérables. Ils s'accompagnent de moments de débat permettant d'ouvrir le dialogue et de sensibiliser aux questions liées à la prévention de la radicalisation.

III. Points particuliers

Au-delà des priorités d'action de prévention sociale définies dans les stratégies de prévention de la délinquance et de la radicalisation, certaines actions de prévention situationnelle peuvent également concourir à diminuer les risques de délinquance ou de terrorisme.

1- Vidéo protection de voie publique

Le développement de la vidéo protection depuis ces dernières années s'est inscrite dans le cadre d'une politique de modernisation des outils au service de la sécurité. ElIe peut également permettre aux enquêteurs de s'appuyer sur les images enregistrées dans le cadre d'une enquête judiciaire.

La vidéo protection est ainsi un outil complémentaire et doit s'articuler avec l'intervention et la présence humaine (forces de sécurité intérieure, polices municipales, structures de médiation) dans l'espace public dans le cadre des schémas locaux de tranquillité publique. Pourront être soutenus dans ce cadre les projets d'installation de caméras sur la voie publique ou aux abords de lieux ouverts au public, les projets de centre de supervision urbain, les déports d'images au profit des centres opérationnels de police, de gendarmerie, ainsi que les logiciels d' aides à la décision ou aux levées de doute.

Une attention palticulière sera portée aux projets de vidéo protection disposant d'innovations technologiques.

La mission pour le développement de la vidéo protection (MDVP), au sein de la délégation aux coopérations de sécurité, pourra être saisie des questions techniques et de doctrines relatives à la vidéo protection ou pour toute analyse de dossier complexe.

Vous pourrez également mobiliser la dotation d'équipement des territoires ruraux (DETR) pour les collectivités territoriales prévues à l'article L-2334-33 du CGCT, pour le financement de ces systèmes de vidéo protection dès lors que la commission locale d'élus prévue à l'article L2334-37 du même code les aurait inclus dans Les catégories d'opérations éligibles à cette dotation.

2- Actions de sécurisation

a. Sécurisation des sites sensibles

Les sites sensibles au regard des risques de terrorisme concernent en particulier les lieux de culte, les sièges d'institutions cultuelles ou autres lieux à caractère cultuel, selon leur sensibilité. Les équipements envisagés et leur implantation devront impérativement s'intégrer dans un plan d'ensemble visant à protéger le site sensible d'actes terroristes, en cohérence avec les équipements de vidéo-protection de voie publique existants, en complément des financelnents des collectivités territoriales.

Ainsi, pourront être soutenus :

Ce dispositif fait l'objet d'une gestion centrale définie en annexe I de la présente circulaire.

b. Sécurisation des établissements scolaires

Le dispositif de sécurisation des établissements scolaires publics comme privés a été mis en place en 2016 et réorganisé par la circulaire du 5 mai 2017. Plusieurs dispositifs ont été soutenus depuis 2016 et pourront être poursuivis.

Le dispositif de sécurisation comprend :

3- Equipements des polices municipales

Sont éligibles au FIPD les équipements de police municipale suivants : gilets pare-balles de protection, terminaux portatifs de radiocommunication et les caméras mobiles depuis la loi n°2018-697 du 3 août 2018 relative à l'harmonisation de l'utilisation des caméras mobiles par les autorités de sécurité publique.

Le financement de ces caméras mobiles poun•a être étendu, à titre expérimental aux sapeurs-pompiers professionnels ou volontaires et aux militaires de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris et du bataillon des marins-pompiers de Marseille.

IV- Procédures et modalités de gestion

Le fonds interministériel de prévention de la délinquance (FIPD) est porté budgétairement par l'action n°10 du programme 110216 « Conduite et pilotage des politiques de l'intérieur (CPPI) ». C'est un outil à vocation déconcentrée où l'échelon de prescription et d'exécution de la dépense est le Pléfet de département. Le préfet de région est l'échelon de répartition et d'arbitrage des crédits. C'est aussi l'échelon de comptabilisation de l'exécution budgétaire et de reporting vers le SG CIPDR, qui assure le rôle de pilotage et de contrôle de ta dépense.

Trois grands programrnes déconcentrés composent le FIPD : D (Délinquance), R (Radicalisation), S (Sécurisation). S'y ajoute un programme K (sites sensibles) à gestion centrale. Ils font l'objet d'une nomenclature en annexe
2. Cette dernière peut chaque année faire l'objet d'une actualisation.

Le FIPD est soumis aux règles de gestion et de contrôle interne du ministère de l'intérieur définies par le pilote ministériel (DEPAFI) dans le cadre de la cartographie budgétaire, de la nomenclature d'exécution, de la cartographie des risques et du plan d'actions ministériel de contrôle interne financier.

A ce titre, vous veillerez à faire remonter à mes services à chaque fin de trimestre vos états régionaux  de consommations (bilan et perspectives pour la fin de l'année) par programme et par centre de coût.

Vous veillerez également à procéder chaque allnée à un contrôle de second niveau sur un échantillon de subventions octroyées en n-1 et d'en restituer pour le 31 octobre au bureau du pilotage par les risques (BPR / DEPAFI, mail : [email protected]) une grille de contrôle de supervision accompagnée d'un rapport d'analyse de vos anomalies.

La cartographie budgétaire, les orientations de gestion, et les modalités d'utilisation et de contrôle du FPD font l'objet d'une annexe jointe.

V. Evaluation

Les politiques de prévention de la délinquance et de la radicalisation nécessitent une démarche d'évaluation qui doit s'inscrire dans toutes les actions mises en œuvre dans le cadre de ces politiques. En effet, l'évaluation demeure une démarche obligatoire pour tous les potteurs de projets bénéficiaires de financement public.

Ainsi, la dématvhe d'évaluation systématique doit se situer à trois niveaux :

Il en est, également ainsi en matière d'évaluation au titre de la plévention de la radicalisation :

Il vous appaltient ainsi d'inscrire l'action territoriale de ces deux politiques publiques dans cette démarche d'évaluation et d'exiger des bénéficiaires un dispositif d'évaluation robuste. Les chargés de mission du SG-CIPDR et tout palticulièrement ceux de la Cellule prospective et appui territorial pourront apporter leur concours dans la conception et la mise en œuvre de ce volet d'évaluation des résultats,


Le préfet, Secrétaire général,
Frédéric ROSE
 

Annexe 1 - Procédures et modalités de gestion

 
I. IP architecture budgétairc du FIPD

Le portage budgétaire du FIPD : le programme 110216 - CPPI


Le fonds interministériel de prévention de la délinquance (FIPD) est porté budgétairement par l'action n°10 du progranume 110216 « Conduite et pilotage des politiqucs dc l'intérieur (CPPI) ».
Aussi, l'ensemble des dépenses relevant de ce fonds sont toutes imputées avec le domaine fonctionnel 0216-10-01, 02, 03, 04 ou 05 en fonction du programme métier du FIPD.

Toute modification de portage budgétaire du FIPD à l'avenir fera l'objet d'un complément à cette circulaire,

Le responsable de programme est le seclétaire général du MI et par délégation, le DEPAFI. Le responsable de BOP est le SG CIPDR.

L'exercice budgétaire 2019 a modifié le cadre de la gestion du FIPD dans le sens d'une plus grande déconcentration au niveau régional. Aussi, le préfet de région s'est vu confier la répartition des dotations départementales à partir des dotations régionales notifiées par le SG CIPDR. En 2020, le préfet de légion devient responsable unique d'une UO pour l'exécution des crédits déconcentrés par les préfectures des dépaltements de la région — sauf en Ile-de-France et Outre-mer voir infra. Dans tous les cas, les préfets de département demeurent prescripteurs et ordonnateurs de la dépense conformément aux articles RI 324-2 et RI 32-4-3 du code de la sécurité intérieure. Budgétairement, la préfecture de dépaltement devient centre de coût de I'UO régionale.
 

Acteurs Rôles principaux dans la chaîne de la dépense
La préfecture de département échelon d'ordonnancement de la dépense - centre de coût
La préfecture de région  échelon d'engagement et de comptabilisation de la dépense - RUO
Le SG CIPDR Pilotage et contrôle de la dépense - RBOP
La DEPAFI  Allocation de la ressource et régulation de l'exécution - RPROG

 

L'ensemble des rôles est récapitulé dans le tableau ci-après :
 

Acteur  Action
DEPAFI (RPROG) Dès l'ouverture de la gestion délègue au BOP FIDP 90 % des crédits ouverts en LFI en AE/CP
SG CIPDR (RBOP) Délègue aux UO les CP nécessaires pour les charges à payer N-I et les premiers restes à payer de l'année N
Préfectue de département centre de coût Peut lancer des appels à projet, entre novembre N-I et février N, en vue de constituer le projet de programmation des programmes D, R, S et K
SG CIPDR (RBOP)  Notifie aux préfectures de région leurs dotations annuelles pour les programmes D, R et S, fixe la date butoir d'engagement des crédits délégués, et met à disposition des RUO 50 % de l'enveloppe régionale notifiée en AE,
Tout au long de la gestion, veille à l'alimentation des UO en crédits de paiement
Préfecture de région (RUO) Notifie les dotations départementales D, R et S, et en informe le SG CIPDR à titre de compte-rendu
Préfecture de départementale Analyse l'appel à projet et arrête la programmation départementale D, R, S et K.
Transmet à la préfecture de région les tableaux normalisés de programmation départementale D, Ret S ainsi que les propositions pour le programme K
Préfécture de région Agrège les programmations départementales ainsi que les demandes au titre du programme K et les transmet au SG-C[PDR pour délégation à I'UO régionale de 40 % des AE portant les crédits délégués à 90 % des dotations.
Préfecture de dépaltement Prépare la rédaction des actes attributifs de subvention après s'être assuré de la présence des accusés de réception (section 1 de la loi du 12 avril 200) et de l'ensemble des pièces constitutives du dossier de subvention (cf. Décret du 28 décembre 2016). Recueille les signatures des porteurs de projets pour les conventions, signe les arrêtés et les conventions et les saisit pour engagement dans CHORUS FORMULAIRE.
Préfecture de département Après validation du CSP et obtention du n°d'EJ, notifie aux porteurs de projet leurs subventions accompagnée de l'acte attributif de subvention
Préfecture de département Recueille les attestations intermédiaires de consommation du budget initial de l'action accompagnées des états récapitulatifs de dépenses. Les analyse et saisit dans CHORUS FORMULAIRE les SF pour versement des 2ème acompte et solde. Recueille et analyse les comptes rendus financiers et autres pièces justificatives d'exécution de l'action ; puis suivant le plan de contrôle interne, procède au contrôle de l'action et de ses documents justificatifs
SG CIPDR Au regard de l'atteinte des objectifs de consommation en AE fixés dans la circulaire annuelle met à la disposition de I'UO régionale le solde des AE (10%)
Préfecture de région A l'issue des dialogues de gestion avec les préfectures de département, ajuste au mieux les crédits encore disponibles et le cas échéant transmet au RBOP une actualisation de la programmation et ses besoins complémentaires en AE
SG CIPDR  A partir du 15 octobre, remonte au BOP les AE non engagées et/ou réalloue les AE entre UO régionales au regard leur consommation effective — prépare les arbitrages de fin de gestion dans le contexte de la régulation budgétaire annuelle
DEPAFI / SG CIPDR  A partir du l" novembre, pilote la fin de gestion et la régulation budgétaire

 
Cette architecture s'applique à l'ensemble du territoire français à l'exception des départements et territoires d'outre-mer ainsi que des départements franciliens qui disposent d'une UO dépaltementale pour lesquels [a Direction générale des outre-mer (Ministère des Outre-mer) et la Préfecture de Police de Paris jouent respectivement le rôle dévolu au préfet de région.

II. Utilisation et cadre de gestion du FIPD

L'essentiel des interventions du FIPD est regroupé en 3 proglummes-lettre dont le pilotage et la gestion sont déconcentrés. Un nouveau programme K à gestion centrale les complète :


Particularité du programme K sur le dispositif de sécurisation des sites sensibles :
Les dossiers de demande de subvention sont déposés soit auprès des services déconcentrés (préfectures) soit auprès du SG CIPDR. S'ils sont déposés auprès des services déconcentrés, ils sont transmis au SG CIPDR.

Particularité des 160 ISCG complémentaires inscrits dans la SNPD (Imputation sur le programme D du FIPD) :

Les règles de paiement des subventions sont récapitulées infra :




III. Modalités de gestion et nomenclature d'exécution

Compte tenu de la charge de gestion financière des dossiers de subvention et de la nécessité de garantir un effet de levier par la subvention versée, vous veillerez à éviter les subventions de moins de 1 000 €. La seule exception résidera dans le paiement des subventions d'équipement des polices municipales.

Conformément à la circulaire du 29 septembre 2015 relative aux nouvelles relations entre les pouvoirs publics et les associations, les subventions de plus de 23 000 € attribuées à des associations font l'obiet d'une convention.

Pour les collectivités territoriales, établissements publics, et de manière générale toutes [es personnes de droit public, les subventions seront attribuées par arrêté quel que soit le montant.

Le FIPD est destiné à subventionner [es projets de toute personne morale, à l'exception de l'Etat. En revanche, les personnes physiques en sont exclues.

Le FIPD ne peut assurer le financement d'actions conduites par des services de l'État qui relèvent de leurs missions et de leur budget propre, même ceux relevant des forces de sécurité de l'Etat. En revanche, il vous est possible, en votre qualité d'ordonnateur des crédits, d'exécuter directement certaines actions à paltir de votre UO — achats de biens ou de prestations de service, à l'exclusion de rémunérations de personnel.

L'exécution budgétaire s'effectue via CHORUS FORMULAIRE pour l'ensemble des UO.

Le pilotage FIPD et le suivi de son exécution appelle de la part de vos services la plus grande vigilance concernant le respect de la nomenclature d'exécution dédiée. Vous veillerez également à renseigner lors de la saisie de vos dossiers dans Chorus Formulaire les me ininistériel PNPR ou projet analytique Ininistériel à chaque fois que nécessaire afin de permettre un suivi budgétaire et financier spécifique de vos programmations.

Pour les 3 programmes déconcentrés — D, R et S les AE seront déléguées aux UO en trois phases :   

S'agissant des opérations financées au titre du programme K à gestion centrale, les AE sont déléguées au fil de la validation des projets proposés à la programmation au SG CIPDR par les préfets de région.

L'objectif de consommation des dotations en AE est fixé à 8() % pour le 30 juin, à 95 % pour le 30 septembre et à 100 % au 15 octobre. Le demier trimestre sera consacré aux programmations complémentaires en fonction des crédits disponibles, des besoins recensés et de la dynamique de consommation des UO. Les crédits restants sur I'UO au 15 octobre seront remontés au niveau du BOP.

Le SG CIPDR délègue des CP à chaque UO dès ['ouverture de la gestion afin de pouvoir solder les charges à payer et les premiers paiements pour la gestion à venir. En cours de gestion, les UO seront alimentées en fonction de leurs besoins exprimés, compte tenu du rythme d'engagement des AE.

Quelques points d'attention et de vigilance :

La nomenclature d'exécution du FIPD pourra faire l'objet d'ajustements annuels au regard de la loi de finances et des nouvelles orientations et missions du FIPD définies par le législateur. Cette nomenclature est disponible sur la plateforme collaborative OCMI.

IV. Suivi et contrôle

En vue d'apporter une visibilité pluriannuelle aux structures associatives et ne pas entraîner l'interruption de missions qui relèvent de l'intérêt général, il est possible de recourir à des conventions cadre couvrant plusieurs années. Néanmoins, le FIPD ne dispose pas des AE qui permettraient d'engager le montant total de la dépense. Aussi vous veillerez à n'engager les tranches annuelles qu'une à une, en conditionnant leur versement à la réception du bilan d'activité et du compte-rendu financier de l'année précédente et au vote des crédits par le Parlement. A l'issue de toute convention cadre de plusieurs années, vous réaliserez un contrôle sur pièces et/ou sur place de la totalité des subventions versées à ce titre.

Les engagements annuels de crédits demeurent le format de gestion du FIPD.

Vous noterez que des subventions accordées sur des crédits ouvelts en loi de finances in itiale de l'année N n'ont pas forcément comme date d'échéance le 31 décembre de l'année N. A titre d'exemple, une subvention notifiée le 1 er mars 2020 peut avoir comme échéance le 28 février 2021. Vous veillerez néanrnoins à ce qu'aucune subvention d'intervention ne voie son échéance portée au-delà de la fin de l'année N+1.

Dès lors que les livi•aisons ou les prestations sur engagement ont été entièrcmcnf réalisées et payées, il est préconisé de réaliser tout au long de l'année la finalisation et la clôture des EJ.

Cette action réduit significativement le volume des tâches traditionnellement reportées en fin d'exercice et indispensable à la fiabilisation du montant des restes à payer.

L'appui des crédits sectoriels d'Etat aux crédits FIPD pour le financement et la réalisation d' actions de prévention de la délinquance et de la radicalisation doit être recherché.

En règle générale, le taux de subventionnement du projet par le FIPD ne pourra excéder 80 % du coût final calculé HT quand le bénéficiaire relève du régime de la TVA ou du FCTVA, OLL du coût TTC quand la TVA n'est pas récupérée. La situation financière de la collectivité ou de l'association bénéficiaire pourra notamment guider votre choix du taux à retenir.
Seules les actions relevant des programmes D et R pourront être prises en charge à 100 % lorsqu'elles sont innovantes.

Le financement des quotes-patts de charges fixes ou des frais de gestion forfaitaires doit être marginal et plafonné à 10 % des coûts directs de l'action dans la limite de 5 000 € par an et par projet.

Vous veillerez à mettœ en place un comité des financeurs de la prévention de la délinquance et de la radicalisation au plan départemental. par analogie aux mesures 45 du PNPR' et 37 de la SNPD2. . Une synthèse des travaux des comités des financeurs départementaux sera opérée par l'échelon régional et remontée pour le I er décembre N au SG CIPDR afin de « cartographier » les cofinancements annuels du FIPD-

S'agissant des cofinancements FIPD / MILDECA, vous veilleltz à les maintenir selon les lègles définies conjointement depuis 2015. Ces cofinancements seront donc appliqués en priorité aux deux types d'action suivants :

 
1 Crédits MEN, MCC, PJ], DAB Politique de la ville, DILCRAH, DGS, DGCS, FONJEP, CAF
2 Crédits MILDECA, PJ], OAP, Politique de la ville, D'HAL, CAF

 

Le cadre du contrôle interne financier du FIPD est fixé par le plan d'actions ministériel annuel du CIF (PAM CIF) élaboré par la DEPAFI. Sa déclinaison opérationnelle est restituée au sein du référentiel de contrôle intemc du FIPD (RCI FIPD). Ce référentiel fait chaque année I 'objet d'une actualisation sur la plateforme collaborative OCMI. Il est accompagné de modèles-t}4oes de documents et de bonnes pratiques de suivi de gestion et de contrôle.

Chaque année pour le 31 octobre et dans le cadie de la campagne annuelle de contrôle interne, vous veillerez à restituer au pilote Ininistériel, copie SG CIPDR, une grille de contrôle de supervision du FIPD d'un échantillon de subventions octroyées en n-1, accompagnée d'un rappoit d'analyse des anomalies.

Par ailleurs, chaque exercice budgétaiœ sera marqué par trois missions d'appui et de contrôle du FIPD local pilotées par le pilote ministériel (DEPAFI/BPR) et le référent de contrôle interne financier du SG CIPDR. Les préfectures retenues seront informées au moins trois semaines à l'avance pour préparer au mieux la mission.
 


Annexe 2 - Nomenclature CHORUS 2020